Le paysage face à nous permet de retracer l’une des phases des déformations liées à la mise en place de la chaîne des Alpes ; le chevauchement de Mélan. Un chevauchement est le recouvrement d’un ensemble de terrains par un autre.

La montagne de Mélan, à gauche, est constituée de roches datées de l’Ère secondaire : du Trias (-245 à -205 millions d’années, Ma) au Lias (-205 à -180 Ma). Elle recouvre anormalement des terrains de l’Ère tertiaire (plus jeunes): les marnes rouges de l’Oligocène près du Vançon (-34 à -23,5 Ma), les barres de grès du Miocène (-23,5 à -5,3 Ma) et les poudingues mio-pliocènes de la colline Saint-Joseph (-8 à -1,65 Ma).

Un autre élément marque fortement l’histoire géologique du secteur : la faille d’Aix en Provence quitte le cours de la Durance pour guider celui du Vançon. Elle n’est pas visible ici mais ses effets le sont : source thermominérale et minéralisation en galène et barytine à Saint-Geniez, diapirs de gypse à Authon… Au fond de la vallée, on aperçoit de gros blocs de gypse clair dans les marnes noires. Ces roches vieilles de plus de 210 millions d’années se trouvaient initialement dans la profondeur. Elles ont migré vers la surface en se frayant un chemin à la faveur de la faille. On appelle ce phénomène le diapirisme.

Par beau temps, au loin, on voit nettement la vallée de la Durance et les Pénitents des Mées et on distingue la silhouette de la montagne Sainte-Victoire.

La mer n’est pas si loin.