Au-delà des légendes entourant sa fondation, la chapelle Saint-Amand se trouve sur un site antique.
Lors de la christianisation de la Gaule aux premiers siècles de notre ère, les circonscriptions ecclésiastiques se calquèrent sur les divisions administratives de l’Empire romain. Le SE de la France était divisé entre la Narbonensis secunda (Narbonnaise seconde) et les Alpes maritimae (Alpes maritimes). Le chef-lieu de la première était Aix-en-Provence (Aquae Sextiae) et celui de la seconde Embrun (Ebrodunum). De là vinrent les deux grands archevêchés qui perdurèrent jusqu’à la Révolution, Aix et Embrun. La frontière entre les provinces romaines comme entre les archidiocèses passait par la crête où se trouve la chapelle : ainsi Clamensane faisait partie du diocèse de Gap et Bayons de celui d’Embrun.
Il est donc possible et vraisemblable que le site de Saint-Amand ait été une pousterle, un poste de garde sur la frontière, christianisé ultérieurement.
Les alentours de ce site se caractérisent par la présence d’un des plus beaux peuplements de genévriers thurifères (Juniperus thurifera) des Alpes de Haute-Provence.