Au XIXe siècle, la lavande fine - Lavandula angustifolia - poussait à l’état sauvage sur les pentes ensoleillées des montagnes du pays dignois. Les paysans de Thoard allaient la cueillir chaque été sur le Siron armés d’une simple faucille et d’un chapeau de paille. Durant l’entre deux guerres, la culture de la lavande fine fut à son apogée, offrant des revenus substantiels dans des zones agricoles défavorisées. Puis, à partir des années 50, le lavandin supplanta la délicate fleur bleue grâce à son meilleur rendement. Il faut 30 kg de lavandin pour obtenir 1 litre d’essence alors que 100 à 110 kg de lavande fine sont nécessaires pour obtenir la même quantité.
Une quinzaine d’hectares de lavande fine est encore cultivée sur la commune de Thoard.
La distillation se fait suivant la technique traditionnelle de l’alambic à feu nu. La lavande sèche est déposée dans une cuve pourvue d’un fond grillagé et chauffée par de la paille en combustion. La vapeur d’eau traverse la lavande, entraînant avec elle l’essence de lavande dans un col de cygne relié à un serpentin. Après refroidissement, l’eau et l’essence aboutissent dans l’essencier. Il est alors facile de récupérer l’essence qui flotte en surface. La distillation dure environ trois semaines au mois d’août. L’essence est ensuite vendue aux parfumeries de Grasse.