Le chaos de «La Piche» résulte d’un glissement de terrain, d’ordre décamétrique, qui a débuté entre 1990 et 1994, comme en témoignent les photos aériennes ci-dessus.
En comparant les vues, on s’aperçoit que le glissement, situé en bas à droite de l’ovale en 1994, s’est nettement agrandi en 2006, détruisant une partie des pistes forestières.
Sur la photo ci-contre, datée de 2016, on observe une tendance à la stabilisation voire à une recolonisation végétale du milieu. On a calqué sur la photo, en surimpression, la carte géologique (le glissement n’est pas coloré). Les zones bleutées correspondent à des marnes grises de l’Oxfordien (-160 millions d’années), les couleurs jaunes et roses à des terrains de l’Éocène et de l’Oligocène (-37 à -25 millions d’années) composés de marnes blanches ou colorées, de grès et de calcaires à microfossiles (nummulites, globigérines) ou à débris végétaux. Des niveaux conglomératiques à galets provenant de roches des Alpes internes (roches vertes, radiolarites) complètent cet ensemble très hétérogène totalement bouleversé par le glissement de terrain.
Les mouvements de terrain sont fréquents dans la région. L’ouverture de pistes, le rejeu possible des failles participent à l’instabilité des versants et au déclenchement de ces mouvements.