Le vaste panorama qui s’offre à nous est le résultat d’une histoire géologique complexe.
Nous pouvons le décomposer en quatre plans successifs.
Au premier plan, se détache le synclinal de la Pène. Ce synclinal, à coeur de marnes et de calcaires du Crétacé et de l’Oligocène, a été "malmené" par la tectonique alpine comme en témoigne la présence d’éléments de calcaire tithonique qui assurent sa terminaison septentrionale : Grand-Adroit, montagne de Saint-Laurent. Sur ce synclinal, sont venus glisser de façon anormale les terrains du Trias et du Lias du massif du Trainon. Ces terrains appartiennent à l’écaille de Valavoire, une formation qualifiée de parautochtone, située entre la nappe de Digne et l’autochtone, et constituée essentiellement de roches du Jurassique inférieur. Deux accidents importants marquent ce paysage :
- la faille d’Aix (direction nord 20°), qui guide le cours de la rivière du Sasse vers Clamensane,
- la faille des rochers de Hongrie (direction nord 140°) qui induit le tracé du chevauchement de l’écaille de Valavoire puis affecte l’anticlinal des rochers de Hongrie.
Au deuxième plan, se dessine un ensemble de terrains autochtones très érodés. Cet ensemble est dominé au nord du village de la Motte du Caire par le sommet de Malaup constitué de terrains du Secondaire qui appartiennent à la nappe de Digne. Au troisième plan, les sommets du Dévoluy et des Baronnies composent un ensemble homogène formé de grands plis de direction est/ouest. L’érosion a dessiné ici de superbes synclinaux perchés : synclinal de Saint-Genis et de l’Aujour. Enfin, au dernier plan, apparaissent les cimes du massif cristallin des Écrins.