L’apparition des consulats provençaux à partir du XIe siècle libère partiellement les cités du pouvoir seigneurial, qu’il soit aristocratique ou religieux. Désormais, les habitants élisent des représentants qui administrent les villes, choisissent leur capitaine du guet et lèvent certains impôts. La première mention nominale des consuls de Sisteron date de 1266. Le pouvoir communal s’affirme aux siècles suivants. Il se matérialise par la construction de maisons communes et, dès la Renaissance, par celle de tours d’horloge qui ne sont pas sans évoquer les beffrois du Nord et de l’est de la France.
En 1564, une première tour d’horloge est construite sur le passage voûté d’une porte antérieure. Elle domine la Grand- Place, espace civil par excellence. Le mécanisme de l’horloge est dû à Jean Hugon, maître horloger venu spécialement de Colmar. Au milieu du XVIIIe siècle, la première horloge est remplacée par une horloge à pendule. Réparée à plusieurs reprises, consolidée en l’an XIII (1805), la tour est coiffée d’un campanile en fer forgé en 1839.
À la fin du XIXe siècle, l’horloge de la place est ruinée. Elle est démolie en 1890 et reconstruite sur le même site. Saint-Marcel-Eysseric a fixé sur pellicule les différentes étapes de la construction. Le campanile est couronné de volutes qui soutiennent un globe terrestre surmonté d’une girouette associée aux quatre points cardinaux. Sur la façade est gravée l’inscription : Tuta montibus et fluviis, «Sûre entre ses montagnes et ses fleuves». Deux statues dans les niches figurent des allégories de la fortune.