Pendant des millénaires, l’homme a conçu le temps de façon cyclique car la nature présente en apparence un rythme régulier. Les jours succèdent aux nuits, les saisons aux saisons, les années aux années. Le temps cyclique est donc une sorte "d’héritage immémorial de l’humanité" qui a une origine à la fois naturelle et sociale. La nature enregistre parfois ces marques du temps cyclique : fabrication saisonnière des cernes des arbres, des stalactites dans les grottes, des dépôts des glaciers…
La dendrochronologie étudie les cernes des arbres pour remonter le cours du temps et parfois connaître le temps qu’il a fait. Un tronc coupé présente des anneaux concentriques appelés cernes. Ils sont d’épaisseur variable et de couleur différente. Les cernes clairs traduisent une période de croissance (printemps-été), les cernes foncés, une période de repos (automne-hiver). Les cernes larges correspondent aux années favorables à la croissance et les cernes étroits aux "mauvaises" années. La croissance des cernes est traduite en courbes pour chaque arbre analysé. Ces courbes sont comparées puis, à partir de milliers d’arbres de la même espèce, une courbe de référence est établie qui permet de remonter très loin dans le temps. Il est ainsi possible de dater les arbres vivants, mais aussi les arbres morts, et ceux qui sont issus des constructions anciennes, en comparant les courbes de croissance, et donc de proche en proche, remonter dans le temps sur des siècles voire des millénaires.