Le village d’Authon présente une architecture à la fois traditionnelle et discrète. Son église détruite par un tremblement de terre en 1887 a été reconstruite quelques années après dans un style néo-classique dépouillé.
À la croisée des routes menant à Sisteron, Thoard et Feissal, Authon fut pendant des siècles la dernière halte des troupeaux transhumants avant les grands pâturages. Dès le XIe siècle, les moines de Saint-Victor pratiquaient l’élevage sur ces hautes terres. Aux siècles suivants, les Templiers puis les Hospitaliers devenaient seigneurs des lieux. Après la peste de 1347 et la grande dépopulation qui suivit, l’élevage ovin connut un développement exceptionnel. Au XIXe siècle, les grands domaines pastoraux familiaux pouvaient atteindre 3 à 4000 hectares, quand les exploitations agricoles environnant le village dépassaient rarement les 10 hectares. En 1836, 70 % de la population active était composée de «brassiers» qui louaient leur force de travail et leurs bœufs à des propriétaires fortunés. Pourtant, moins de 1% du territoire communal était composé de terres cultivées ; plus de 85% étaient des pâturages, friches, taillis ou terres arides. Aussi l’exode rural a-t-il été très important. La population est passée de 285 habitants en 1850 à 131 en 1912, puis 21 en 1988. Aujourd’hui, une quarantaine d’habitants vit dans la commune d’Authon.